L'actualité est dominée par les guerres, qu'elles soient réelles ou commerciales. De ce fait, les problèmes quotidiens passent au second plan et il est difficile d'attirer l'attention sur le fait qu'en Belgique, un quart des décès (27 466) sont dus à des maladies cardiovasculaires.¹ En Belgique, la mortalité cardiovasculaire est la première cause de décès chez les femmes et la deuxième chez les hommes, et cette mortalité ne concerne pas que les patients très âgés. Les maladies cardiovasculaires constituent la deuxième cause de mortalité prématurée avant l'âge de 75 ans², ce qui montre que, parmi les pays de l'UE, la Belgique est mal classée en termes de mortalité prématurée et qu'il subsiste de grandes différences régionales dans notre pays. L'objectif de l'Organisation mondiale de la Santé, à savoir réduire d'un tiers la mortalité prématurée liée aux maladies non transmissibles d'ici 2030, via la prévention et le traitement, et promouvoir la santé mentale et le bien-être reste donc très actuel. Au sein de la Société européenne de Cardiologie (ESC) et de la Société belge de Cardiologie (BSC) nous nous sommes donc réjouis qu'en décembre 2024, le Conseil de l'UE ait appelé les États membres à prendre des mesures pour prévenir les maladies cardiovasculaires, première cause de mortalité dans l'UE. Le Conseil souhaite améliorer la santé cardiovasculaire dans l'UE par la prévention, la détection précoce, le traitement et la revalidation. En Belgique également, le gouvernement fédéral a déclaré dans l'accord de coalition qu'il collaborerait avec les régions pour élaborer un nouveau plan d'action contre les maladies cardiovasculaires afin de les détecter et de les traiter à temps. Il est donc très important que la communauté scientifique cardiovasculaire européenne et belge contribue de manière active et constructive à ces plans. C'est pourquoi, en tant que nouveau président de la BSC, je pense qu'il est important de développer un plan de santé cardiovasculaire détaillé pour la Belgique, en collaboration avec les organisations de patients, les médecins généralistes, les neurologues, les spécialistes vasculaires et les cardiologues. Outre les recommandations relatives à un mode de vie sain, à l'apprentissage de la santé tout au long de la vie et à la prévention primaire et secondaire des maladies cardiovasculaires, nous proposerons dans ce plan des points d'amélioration dans la prise en charge des patients souffrant de maladies cardiovasculaires.

Entre-temps, Frank Vandenbroucke a entamé son deuxième mandat en tant que ministre fédéral de la Santé publique. À ce titre, il devrait mettre en oeuvre ses projets de révision des honoraires et de redéfinition du paysage hospitalier, ce qui pourrait avoir des conséquences importantes pour les cardiologues. La BSC et les associations professionnelles joueront un rôle majeur dans l'information de leurs membres à ce sujet.

Enfin, la BSC entend continuer à tenir son rôle d'association scientifique, l'organisation de son congrès annuel occupant une place centrale. Une nouvelle édition aura lieu en 2026, durant la dernière semaine de janvier (jeudi 29 et vendredi 30). Les subventions de la Belgian Heart Foundation soutiennent annuellement la recherche dans les hôpitaux belges. En outre, nous souhaitons analyser comment nous pourrons, à l'avenir, encourager et soutenir la collaboration entre les groupes de recherche en Belgique afin qu'ensemble, nous puissions assurer un rôle plus important en Europe et dans le monde.

L'union fait la force !

Références

1. https://statbel.fgov.be/nl/themas/ bevolking/sterfte-en-levensverwachting/ doodsoorzaken
2. https://www.gezondbelgie.be/nl/ gezondheidstoestand/sterfte-en-doodsoorzaken